La semaine dernière, j’ai manqué pour la première fois le salon Truck World de Toronto. J’assistais même au salon de camionnage de Toronto du temps qu’il s’appelait TruckCan.
J’étais absent parce que j’ai demandé une permission spéciale à mon patron, qui a eu la gentillesse de me l’accorder. Mon fils et son équipe se sont qualifiés pour le championnat provincial de hockey, qui porte le nom de Coupe Dodge, et qui avait lieu aux mêmes dates que Truck World.
C’était une première pour fiston et, comme il ne lui reste plus tellement d’années de hockey mineur devant lui, il est possible que cette occasion ne se représente plus. Je voulais être là pour vivre ça avec lui, avec son équipe dont j’ai été le gérant toute la saison, et avec les autres parents. Donc, la semaine dernière, plutôt que de prendre la route de Toronto avec mes collègues, j’ai pris celle de l’Outaouais avec mon fils.
Je vous parle de ceci parce qu’un événement tragique est arrivé récemment et qu’il implique deux des choses les plus présentes dans ma vie : le hockey avec des jeunes, et le camionnage. Je n’ai pas besoin de revenir sur le terrible accident qui a pris la vie de 16 jeunes hockeyeurs des Broncos de Humboldt. Seize super bons kids, comme le sont leurs coéquipiers, et comme le sont aussi les 17 kids de l’équipe de hockey de mon fils.
Des jeunes qui voyagent ensemble, qui s’entraînent ensemble, qui déconnent ensemble. Il faut avoir l’occasion d’aller dans un vestiaire de hockey pour voir à quel point des jeunes, ça aime faire les pires âneries! Ça s’écœure à qui mieux mieux parce que, c’est ça que ça fait, des chums de hockey. Mais une fois sur la glace, personne ne peut toucher à leurs coéquipiers. Les joueurs des Broncos étaient inévitablement comme ça eux aussi. Mais le destin a décidé de toucher cruellement à leurs coéquipiers, et ils n’ont rien pu faire pour les défendre.
On prend tous la route avec notre kid, quand il joue au hockey mineur. Parfois, on donne un «lift» à un, deux ou trois coéquipiers, selon le nombre de kids et de poches de hockey que ton véhicule peut contenir.
Le hockey, ça se joue en hiver. Je ne compte plus le nombre de fois où on a pris la route pour une pratique, pour un match ou pour un tournoi alors qu’il neigeait, parfois pas mal. Si les organisateurs n’annulent pas le match, c’est qu’on peut s’y rendre. Et on s’y rend. Quand c’est limite, on roule en convoi, 10-12 autos de parents à la queue leu leu, pas vite. Il ne faudrait pas qu’un des nôtres se retrouve seul, dans le trouble.
Le hockey, c’est une famille. C’est des inconnus qui deviennent les meilleurs amis du monde à se parler dans un aréna frigorifié en sirotant un café chaud, durant une pratique à 8 h un dimanche matin.
Les kids des Broncos ont tous connu ça. Leurs parents ont tous connu ça.
Il s’est écrit bien des choses et il s’en écrira encore sur les circonstances de l’accident. Ce qu’il reste à tirer de cette tragédie, c’est les leçons qui feront en sorte qu’elle ne se reproduise plus jamais.
Steve Bouchard
Rédacteur en chef, transportroutier.ca