Parmi les nombreux autres fabricants non-traditionnels qui ont choisi de se lancer dans l’aventure du camion électrique, on trouve des noms comme BYD, Thor, Einride, Embark, Waymo et les québécoises Nordresa et Lion.

BYD est une compagnie chinoise qui semble avoir une longueur d’avance. Une entreprise d’alimentation canadienne met à l’essai depuis quelques mois un camion électrique BYD, alors que la STM à Montréal et la RTL sur la Rive-Sud ont commandé neuf autobus électriques de la compagnie qui promet d’ouvrir une usine de fabrication en Ontario.

Vous connaissez sûrement Nordresa, qui travaille avec Isuzu. La compagnie lavalloise a fait la page couverture de notre numéro de décembre 2017 et était l’objet d’une présentation lors de la conférence annuelle du CTCQ.

Et vous connaissez probablement aussi la compagnie Lion pour ses autobus scolaires électriques. Eh bien, Lion s’apprête à lancer sur le marché un camion de classe 8 tout électrique. Le véhicule sera assemblé à 100 pour cent par Lion et la compagnie prend les précommandes sur son site web moyennant un dépôt de 5 000$.

Du côté des fabricants traditionnels, Daimler se donne comme objectif d’avoir la plus grande flotte de camions électriques en Amérique du Nord d’ici 2021. Il teste présentement une «flotte innovatrice» de 30 camions électriques dans des conditions réelles. Il s’agit du eCascadia de classe 8, dont l’autonomie peut atteindre 400 km, et du eM2 de poids moyen d’une autonomie de 375 km, qui vise la distribution locale, la cueillette et la livraison, les applications alimentaires et les livraisons du dernier kilomètre.

Dans la même famille, FUSO a montré son eCanter au NACV Show d’Atlanta l’an passé; sa production commencera en 2019 et on prévoit livrer 500 unités d’ici deux ans.

Volvo Trucks produira en Amérique du Nord des versions électriques des modèles européens à partir de 2019, d’abord pour la collecte des déchets et la distribution urbaine. Le fabricant mettra des camions électriques en démonstration en Californie l’an prochain et les commercialisera en Amérique du Nord dès 2020.

Peterbilt a annoncé un partenariat avec Meritor et TransPower, qui fourniront un groupe motopropulseur entièrement électrique pour deux plateformes Peterbilt, soit pour 12 Model 579 de classe 8 à cabine de ville, et trois camions à ordures Model 520.

Mack Trucks prévoit qu’un camion à ordures LR tout électrique sera en fonction en Amérique du Nord dès 2019. La compagnie croit qu’avec la technologie et les infrastructures actuelles, les véhicules électriques offrent la meilleure valeur dans les environnements en boucle fermée, où ils retournent au port d’attache tous les soirs.

Navistar (Traton Group) prévoit dévoiler en Amérique du Nord son premier camion électrique de poids moyen à la fin de 2019 ou au début de 2020. Le grand patron de Navistar, Troy Clarke, a déjà affirmé : «Il y aura plus de camions électriques de Navistar sur la route d’ici 2025 qu’il y aura de semi-remorques Tesla.»

Vous l’avez probablement déjà vu : même le motoriste Cummins a développé son propre camion électrique. Il s’agit d’un camion concept sous la forme d’un tracteur à cabine de ville de 18 000 lb offrant une capacité maximale de 44 000 lb et une autonomie de 100 milles. Cummins veut offrir un groupe propulseur entièrement électrique pour autobus urbains d’ici la fin de 2019.

Enfin, dans le domaine de l’électricité produite par hydrogène, Nikola est le joueur qui a le plus fait parler de lui, même si on n’a pas encore vu l’ombre de son camion de classe 8 à piles à combustibles.

Un peu par surprise, un fabricant davantage reconnu pour ses automobiles a fait son entrée dans la grande valse des camions électriques. En effet, Hyundai compte mettre 1000 de ses camions à hydrogène sur le marché en 2019, en visant d’abord l’Europe.

On ne parle plus de visées à long terme. Les camions électriques seront une réalité commerciale d’ici un an ou deux en Europe d’abord, et ils suivront inévitablement ici peu de temps après.

Steve Bouchard
Rédacteur en chef, transportroutier.ca